LES GEANTS PAPILLONS DU CANTAL




METTEZ VOTRE PUBLICITE ICI
 
extrait  original tiré du numéro spécial de la France Cuniculicole de 1973Par Jacques ARNOLD.

LE GÉANT PAPILLON FRANÇAIS
  
HISTORIQUE
  • Le Géant Papillon Français est ainsi appelé en France depuis 1954, année où son club a décidé d'unifier les anciennes appellations : Papillon Français et Papillon de l'Est. En Allemagne, il s'agit du Géant Papillon Allemand ; en Hollande, c'est le Lorrain, et en Suisse, nous avons à faire au Tacheté Suisse.
  • Ce Géant Papillon a une polynationalité sur le plan européen, et son origine est considérée comme Belge, Française et Allemande. En fait, les populations primitives plus ou moins tavelées ont été observées dans différents pays.
  • Il fut un temps lointain où la distinction avec le Papillon Anglais n'existait pas, aussi ahurissant que cela puisse paraître aujourd'hui. C'est le traité pratique de Bonington Mowbray qui, en 1822, parle de « smut » pour désigner les taches que l'on rencontre sur la robe de certains lapins, puis plus précisément une tache située sur un des côtés du nez. Le «double scout» situa ensuite deux taches de chaque côté du nez. Enfin, le terme « Butterfly smut » commença à mieux préciser le dessin du papillon. Egyptien, lapin de Tauzac, firent partie des appellations anciennes, ainsi que Japonais.
  • En fait, tous les lapins Papillons connus de nos jours, y compris le Rhénan, voire des races dérivées comme le Hotot, proviennent de lapins communs plus ou moins tachetés, élevés dans tous les pays du monde, et qui du point de vue génétique s'insèrent dans la grande classe des lapins panachés.
  •     Dans les campagnes, ces peuplements d'origine ont toujours eu la faveur des agriculteurs et de leur famille. C'est ainsi que dans l'ouest de la France, ils étaient connus depuis longtemps comme lapins Papillons, quand ils étaient assez marqués ; dans le cas contraire, ils tendaient vers ce que l'on a appelé le lapin à lunette, dont le Royal Normand fut l'exemple accompli. En Belgique et en Allemagne, on parlait du « Lapin de Pays » pour caractériser un type de lapin tacheté semblable à l'ancien Papillon Français, mais sans tache nasale. Sa sélection fut poursuivie un temps dans la région de Krefeld.
  •     Voici l'opinion d'Eugène Meslay telle qu'elle se manifestait dans le numéro du 15-11-1912 de « Lapins et Cobayes » : « Le lapin Papillon dérive d'une race commune très ancienne, mais très répandue, caractérisée par une raie le long du dos ; une tache plus ou moins grande existe sur chaque hanche ; le reste du corps, comprenant les pattes et la queue, est entièrement blanc, mais les oreilles sont colorées et souvent aussi il y a quelques mouchetures sur la face». En remontant dans le temps Mariot-Didieux ne parlait que de lapins à robe pie.
  •     La phrase suivante de Mme du Bern de Boislandry en dit long sur l'inconstance de la marque du nez en 1900 : « Quand les narines sont noyées dans une tache noire, l'animal atteint alors la perfection ».
  •     Les photos publiées par « Lapins et Cobayes » et plus tard dans les numéros spéciaux de « Vie à la Campagne » sont elles aussi pleinement significatives du travail à accomplir en France, avant 1930, pour aboutir à ce que nous voyons aujourd'hui en exposition comme Géant Papillon. Reconnaissons que les Allemands étaient en avance sur nous avec leur Géant Papillon, et les photos illustrant les ouvrages de P. Mahlich et A. Will, en font foi.
  •     Les types de ces lapins tachetés de grande taille semblent s'être orientés très tôt vers une optique pratique. D'où l'attrait précité dans les campagnes. Tous les auteurs s'accordent alors sur la bonne conformation, la qualité de la chair, la précocité et la prolificité de ces lapins. Qu'il s'agisse des lapins de Pays, des Papillons Français, des lapins à lunettes.
  •     En France, grâce aux efforts du Président Amour, l'essor du Géant Papillon Français n'a fait que croître depuis plus de dix ans. La perfection des marques s'est affirmée magistralement, alors que l'accroissement de la taille pour passer de l'ancien Papillon Français au Géant Papillon n'a pas été poussé trop hâtivement au détriment de la conformation, et des éminentes qualités pratiques qui en découlaient.
  •     S'il y a une dizaine d'années encore, les Tachetés Suisses, les Lorrains de Hollande et les Géants Papillons Allemands se distinguaient les uns des autres par quelques traits particuliers, ceux-ci se sont bien atténués aujourd'hui. Ainsi, avons nous été assez surpris de voir à Zurich (1973) des sujets Tachetés avec des flancs moins plaqués et une fourrure moins rude qu'auparavant. Là, comme dans d'autres races, les courants internationaux créent des rapprochements élargissant favorablement l'unité de sélection.
 
CARACTÈRES DE RACE
 
  •     Ce qui caractérise le Géant Papillon Français, c'est sa taille un peu plus réduite que celle du Géant des Flan­dres, et son ossature moins importante. Par contre sa musculature dense et bien en relief se répartit sur tout le corps dans un bel arrondi débordant, ce qui le fait paraître moins allongé que le Géant des Flandres, et plus cylindrique.
  •     Ceci est très important, et le standard insiste sur les masses musculaires fermes et bien développées, avec un squelette relativement fin pour un lapin Géant.
  •     Il semble superflu d'appuyer sur la nécessité d'obtenir des membres antérieurs et postérieurs bien d'aplomb une poitrine étoffée, de larges épaules, un dos épais et une croupe pleine, le tout formant un ensemble harmo­nieux.
  •     Avant de parler des marques, il convient de se pencher sur la fourrure dont la contexture doit permettre, sur une conformation correcte, l'expression convenable du dessin tacheté. Elle doit être, comme le dit le standard, dense, brillante et assez souple, sans longueur excessive des poils. Ce n'est, en effet, qu'ainsi que chaque marque peut ressortir nettement sur le fond blanc de la robe. Attention au débordement des poils d'une zone à l'autre, et au pelage hirsute ou rêche.
  • Un dessin parfait est assurément difficile à obtenir. Il faut s'en approcher. Les taches groupées sur le nez en forme de Papillon ne posent pas trop de difficultés.
  • Le tour des yeux est déjà un peu plus délicat à circonscrire, et les pastilles des joues ont souvent tendance à se détacher insuffisamment. Leur taille ne doit pas être démesurée. La base des oreilles a été très travaillée depuis dix ans, et l'on peut dire que des progrès considérables ont été faits.
  • Les oreilles doivent être entièrement colorées, ce qui n'est pas toujours le cas. Toutes les autres parties de la tête doivent être nettement décolorées pour fournir une tête propre. C'est là une énorme qualité pour l'animal.
  •     La raie du dos a eu tendance à s'élargir outre mesure au cours des derniers lustres. Certes une raie mièvre ou trop déchiquetée n'est pas souhaitable, loin s'en faut. Sa largeur doit néanmoins rester non-excessive, et sa bordure bien délimitée, sans pénétration de poils blancs à l'intérieur.
  •     Les taches des flancs sont préférées bien détachées, de taille réduite et aussi arrondies que possible. Il est très rare d'obtenir une symétrie d'un côté à l'autre. Se méfier des marques trop développées qui conduisent aux plaques, ou de trop nombreuses taches qui risquent de déborder de la zone des flancs.
  •     En règle générale toutes les surfaces marquées n'ont pas intérêt à être trop étendues pour mieux se détacher sur le fond blanc de la robe.
  •     Les éleveurs de lapins Papillons obtiennent souvent des portées déconcertantes, avec, dans certains cas, un fort pourcentage de sujets unicolores ; dans d'autres, des tavelures anarchiques.
  •     Enfin, il peut aussi apparaître des « Chaplin » (sujets très décolorés, avec, au lieu et place du papillon du nez, une ou deux petites taches, évoquant la moustache du célèbre acteur). Fort de ces résultats, les cuniculteurs adoptent une attitude fataliste, ou sont excédés. Les difficultés d'obtention d'animaux dits standard les incitent à souhaiter des jugements très indulgents dans les concours. C'est là mal percevoir le rôle éducatif des expertises.
  •     Il ne faut pas oublier que la variabilité qui peut provoquer une oscillation considérable dans l'expression des marques, se maîtrise, dans une certaine mesure, grâce à la sélection individuelle généalogique menée systématiquement chez tous les reproducteurs utilisés. Il existe ainsi chez les Papillons comme dans les autres races des clapiers de valeur différente, des familles plus ou moins perfectionnées. Quand on possède des géniteurs éprouvés, il ne faut s'en séparer sous aucun prétexte, et refuser les propositions d'achat les plus alléchantes. Quand un accouplement a donné satisfaction, il faut le renouveler.
  •     L'élevage de toutes les populations panachées réclame un tri sévère à chaque génération, un rigoureux suivi des généalogies et des accouplements raisonnés. La simple multiplication ou la sélection de masse ne mène qu'à l'obtention de sujets de hasard.
  •     En suivant ces règles, on n'élimine pas, certes, l'apparition de sujets indésirables, mais on la limite, ce qui n'est déjà pas si mal.




Créer un site
Créer un site